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Conclusion

 

 

     Les performances sportives n’ont pas fini de faire couler de l’encre. Un nouveau scandale vient d’éclabousser le monde sportif de haut niveau.  Le journal Libération vient de publier un article : « Les Chinoises, qui avaient stupéfait leur sport dans les années 1990, auraient révélé s'être dopées. » (édition du 6 février 2016) :

Lors du final de 3000 mètres féminin des Mondiaux d’athlétisme à Stuttgart en 1993, juste avant la fin de l’arrivée, trois athlètes se lancent dans une accélération synchronisée et s’envolent vers la victoire.          

 

Ces trois chinoises Qu Yunxia, Zhang Linli et Zhang Lirong réalisent un triplé historique. Les spectateurs sont ébahis. Selon les dire de leur entraineur Ma junren, le secret de leur exploit s’explique par un régime alimentaire spéciale dont une substance : la consommation de soupe au sang de tortue à carapace molle. Mais cette semaine, en févier 2016, la presse chinoise vient de révéler l’existence d’une lettre de plusieurs athlètes qui confessent leur dopage à l’époque. « Les soldats » de Ma, leur entraineur, les faisait carburer à autre chose que du sang de tortue. Une de ces athlètes est Wang Junxia, titrée sur 10 000 m à Stuttgart, une distance dont elle détient le record du monde, ainsi que celui du 3 000 m. Une enquête est déclenchée par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui pourrait aussitôt décidé de lui retirer ses titres.

 

     Cette lettre exprime la souffrance des sportives et dénonce certaines pratiques. Pour l’instant la Chine refuse tout commentaire en expliquent simplement : « Un auteur parle à travers ses livres. »

Cette histoire illustre parfaitement la problématique des performances de haut niveau et de ses limites. Les meilleurs sportifs doivent avoir le potentiel sportif, physique, technique, mental… Ils sont tiraillés entre la pression de la réussite et l’interdiction des dopages.

 

Nous avons parcouru les différents facteurs de performances en développant dans la première partie les besoins énergétiques et leur métabolisme au niveau du corps. Nous avons également évoqué la quête de ces performances au niveau de notre société dans laquelle les amateurs sportifs se laissent eux aussi griser par « toujours plus de performances »

 

Dans la deuxième partie nous avons étayé les progrès techniques, puis les perpétuelles avancées scientifiques qui permettent de repousser plus loin le seuil des records.

 

    Mais quand s’arrêta cette course aux performances ?

Les athlètes de haut niveau sont devenus des icônes modernes. Ils incarnent l’effort, l’excellence et la réussite.

   A l’échelle mondiale, les compétitions qu’ils disputent constituent le plus fédérateur des spectacles. Mais le revers des médailles et terrible : dopage presque systématique, accélération des rythmes d’entraînement, réduction des temps de récupération ou de repos après blessure, obsession du record...

 Dans la course vers toujours plus de médailles et toujours plus de spectacle, combien de temps encore la performance à tout prix passera-t-elle avant la santé des athlètes ? Car quand vient l'heure de quitter le terrain et de disparaître des écrans, beaucoup se retrouvent victimes de pathologies lourdes, qu'ils doivent affronter seuls.

 

 

     Les sportifs sont devenus des gladiateurs des temps modernes. Notre société les idolâtre exactement comme dans d’autres domaines, notamment la musique. Cette croissance à tout prix est un principe fondamental des sociétés modernes, et ce qui se passe dans le sport de haut niveau reflète bien l’esprit de notre époque. On ne parle plus de sport de l’effort, mais de sport de la réussite : seul le résultat compte. On essaie bien sûr de définir des règles pour éviter les dérives en particulier les dopages. Mais s’attaquer au problème de fond équivaut aussi à renoncer au principe du « toujours plus vite, plus haut, plus loin », au désir perpétuel de battre de nouveaux records. Le sport de haut niveau n’a plus rien à voir avec la santé. Un athlète de haut niveau a fait cette confidence : « peu m’importe aujourd’hui si je meurs dans 10 ans… ».

Comment changer cette vision dominante de la société ? Ne serait-il pas temps de rêver à une autre devise ? Ne vaudrait il pas mieux s’interroger sur le sens premier de la pratique sportive et revenir à un concept plus sain et envisager le sport certes comme un dépassement de soi mais dans une perspective d’épanouissement et de réalisation personnelle ? Et pourquoi de pas développer les performances sportives dans une alliance artistique ?

Les performances n’auraient pas fini de nous éblouir…

 

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