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I. Réaliser toujours plus de performances chez les sportifs de haut niveau

 

 

  1. Qu’est-ce qu’une performance sportive ?

 

  1. Aperçu historique et définition

 

Les premières performances sportives ont probablement eut lieu lors des jeux olympiques en 776 avant Jésus Christ. Ils étaient dédiés aux dieux grecs. Ces jeux visaient à démontrer les qualités physiques et l’évolution des performances accomplies par des jeunes gens.

A la fin du XIXème siècle, en 1863, Pierre de Coubertin fonde les Jeux Olympiques Modernes. Plus de 150 ans après, cet homme n’imaginait certainement ces jeux comme une des manifestations les plus importantes de notre histoire, puisque des milliards de personnes sont touchées et que les jeux s’invitent dans presque chaque foyer. En effet en 2012 les JO de Londres furent une des plus grandes éditions des Jeux Olympiques de tous les temps.

Cet été 2016 les Jeux Olympiques auront lieu à Rio de Janeiro, au Brésil.  Ce seront les premiers Jeux qui se dérouleront en Amérique du Sud. Plus de 10 500 athlètes participeront à cet événement sportif.

 

  Le baron de Coubertin a toujours affirmé que le sport organisé permettait de renforcer non seulement le corps, mais aussi la volonté et l’esprit. Sa devise personnelle était : « Voir loin, parler franc, agir ferme ». Il était convaincu que le sport véhiculait des valeurs telles que l’excellence, l’amitié et le respect.

Il consacra l’essentiel de sa vie à veiller au maintien des Jeux et à la pureté de la compétition. Pierre de Coubertin nous a légué les anneaux olympiques - l’un des symboles les plus facilement identifiables dans le monde - les cérémonies d’ouverture et de clôture, le serment des athlètes et le Musée olympique. Mais c’est sans conteste la Charte olympique rédigée par ses soins, laquelle énonce les valeurs olympiques, qui a eu la plus profonde influence sur nos sociétés.*

 

  Ce détour par l’aspect historique et philosophique des Jeux Olympiques nous est apparu comme indispensable dès lors où nous parlons de performances sportives puisque ces performances s’expriment le plus souvent lors de compétition.

 

  La performance sportive est le résultat d’un entraînement complexe. Les facteurs déterminants cette performance doivent être connus et intégrés dans le processus d’entraînement pour que la performance soit maximale.

 

  « La performance sportive exprime les possibilités maximales d'un individu dans une discipline à un moment donné de son développement. » Platonov.

 

  Voici un exemple de performance : Usain Bolt a réalisé une performance sportive en course à pied : 100 mètres en 9,58 secondes. C’était lors des championnats du monde d'athlétisme de Berlin, en 2009. Ce record a fait de lui l'être humain le plus rapide ayant jamais vécu.

On peut aussi citer Renaud Lavillenie en saut à la perche qui a effectué 6,16 mètres en 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

2. Les facteurs de performance

 

    En sport de haut niveau, les "facteurs de performance" sont les facteurs influençant la performance.

En effet, la performance en compétition est une utilisation optimale de différents éléments permettant aux athlètes d'atteindre 100% de leurs capacités. L’étude de ces facteurs permet d’élaborer des stratégies d’entraînements. Même s’il existe des facteurs types communs à tous les sports, certains facteurs sont plus ou moins importants d’une discipline à l’autre; Par exemple, en cyclisme le facteur physique est fondamental, beaucoup plus qu’en karaté où il s’agit plus de précision technique.

Voici les quatre facteurs qui constituent la performance sportive de haut niveau.

 

LE FACTEUR TECHNIQUE :

- la qualité des gestes (placements du corps et des articulations)

- la précision technique

- la vitesse d’exécution (qui dépend aussi de la qualité et précision des gestes)

 

LE FACTEUR PHYSIQUE :

- les capacités énergétiques et cardio-vasculaires (endurance, résistance)

- les capacités musculaires (explosivité, force, vitesse, élasticité, souplesse)

 

LE FACTEUR MENTAL :

- la confiance en soi

- la motivation, l’envie

- la capacité de concentration

 

LE FACTEUR SOCIAL :

- la relation « entraîneur/entraîné »

- la dynamique du groupe au sein du club (rapports avec les coéquipiers si il y en a)

- la situation familiale, affective et sexuelle

- l’hygiène de vie

 

Ces facteurs sont interactifs et sont les fondements de la performance sportive. 

 

Nous allons à présent approfondir les effets sur le corps de l’athlète.

 

 

 

    B. Les effets sur le corps de l’athlète

 

    Nous avons choisi de développer le facteur physique en particulier la physiologie dans le domaine de l’entrainement sportif.

 

   L’évolution des performances et des méthodes d’entrainements sur des courses à pieds 10.000 m au Marathon par exemple, montrent que les facteurs limitatifs de ces épreuves sont principalement d’ordre physiologique et en particulier bioénergétique. La bioénergétique est la partie de la physiologie qui étudie les transformations d’énergie nécessaires au sein de l’organisme (de l’énergie chimique des aliments à l’énergie mécanique des muscles).

La progression régulière des meilleures performances mondiales sur le Marathon depuis la fin du XIXe siècle ne peut être mise sur le compte de découverte scientifique révolutionnaire.

 

   Des études montrent qu’il est possible de distinguer des zones de vitesses correspondant à des réponses physiologiques particulières. On peut ainsi analyser les raisons d’une réussite et d’un échec en associant le volume kilométrique réalisé à chacune des vitesses d’un Marathon à des modifications physiologiques.

Nous proposons d’étayer cet aspect physiologique en décrivant les sources énergétiques du corps.

 

 

 

 

  1. Les sources énergétiques du corps

 

    Le corps humain utilise la nourriture pour produire de la chaleur et de l’énergie. Cette énergie permet de maintenir une température constante (environ 37°), de faire fonctionner les organes, le cœur, les poumons le cerveau… et d’accomplir des mouvements. Grace à l’énergie nous pouvons contracter nos muscles. Ces muscles en effet transforment l’énergie chimique en énergie mécanique, c'est à dire le mouvement.

Il existe de nombreuses étapes de modification de la nourriture : la salive, l’estomac, le foie, les intestins où l’énergie sous forme de sucre est récupéré puis transféré dans le sang ; Le sang transporte l’énergie aux différentes parties de notre corps. Cette énergie est mesurée en calories ou en joules. Ce parcours de transformation est jalonné par des étapes, des réactions chimiques. Ces mécanismes de transformation de l'énergie peuvent révéler la compréhension des performances.

Les aliments que nous mangeons peuvent être décomposés en de nombreux substrats. Si on enlève les vitamines, minéraux et autres oligo-éléments qui n'interviennent pas directement dans l'apport énergétique, les aliments sont dégradés dans l'intestin en trois grandes catégories :
- les lipides ou graisses
- les glucides ou sucres
- les protéines

Ces substrats se distinguent par leurs propriétés énergétiques.

Glucides et lipides sont les deux sources énergétiques privilégiées pour l'exercice. Pourtant, si les réserves de l'organisme en graisses s'élèvent à plus de 70 000 kilocalories (kcal), la totalité des glucides ne peuvent en fournir que moins de 2000.  Donc la principale source d'énergie est stockée dans l'organisme sous forme de lipides. Or c’est le glucose qui est privilégié dans les des courses comprises entre le 100m et le semi-marathon.

 

Comment se transforme le sucre ?
    Après leur ingestion, les glucides, (le sucre)  sont transformés en glucose. Ce dernier est transporté par le sang vers toutes les cellules. Au repos, il est notamment capté par le foie et les muscles où il est transformé en une molécule plus complexe ; le glycogène. C'est principalement sous cette forme que le glucose est stocké par l'organisme.  Dès que le besoin s'en fait sentir, le glycogène est retransformé en glucose.

  Certains organes comme le cerveau ne peuvent pas utiliser d'autres combustibles que le glucose. Pour survivre, ils doivent constamment puiser ce dernier dans le sang. D'où la nécessité pour l'organisme de toujours maintenir constant le taux de glucose sanguin. Tel est le but des processus de régulation de ce substrat. A chaque instant, l'organisme compare le taux de glucose du sang à un idéal. Si ce taux est supérieur à la valeur de référence, il met du glucose en réserve sous forme de glycogène. Si le taux est inférieur, il prélève du glycogène et le transforme en glucose.
   En dépit de la finesse de la régulation mise en œuvre, une chute de glucose sanguin peut survenir ; c'est l'hypoglycémie. L'hypoglycémie résulte d'une baisse du taux de glucose sanguin. Elle se traduit par une intense fatigue qui peut aller jusqu'à la perte de connaissance. De part la dépense d'énergie qu'il provoque, l'exercice musculaire est propice à ce genre de réaction. L’épuisement apparaît lorsque tout le glycogène musculaire est épuisé. Il est responsable de la fatigue dans l'exercice de longue durée.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Evolution du taux de glycogène (en micromoles par gramme) du muscle vaste externe (quadriceps) au cours d’un exercice d’ergocycle à 77% de VO2 max.

 

Le glycogène occupe une place privilégiée dans les possibilités d'endurance d'un athlète. A une vitesse de course moyenne, 100g de glycogène permettent de courir moins de 30 minutes.

   En fait, un problème majeur dans la course de durée est de réussir à préserver le stock de glycogène. Or, plus la vitesse de course est élevée, plus la part relative du glucose devient prépondérante. Outre la vitesse de course, les variations d'allures répétées sollicitent énormément la filière des glucides. S'il en est ainsi, c'est que les voies de dégradation du glucose sont les seules à posséder un délai de mise en œuvre suffisamment court et une vitesse suffisamment importante pour répondre à l'augmentation de la demande d'énergie.
   Avec l'entraînement, l'organisme apprend à remplacer l'utilisation du glycogène par celui des graisses. En courant à la même vitesse relative, un coureur entraîné utilise moins de glycogène qu'un néophyte. (cf. tableau ci-dessus)

   Mais même entraîné ou non, le glycogène revêt toujours une grande importance dans la réalisation de performances de longue durée. Si le glycogène ainsi constitué permet d'aller vite, l'utilisation des lipides permet, elle, d'aller très longtemps.

 

Le rôle des lipides :

   Parmi la variété des lipides, seuls les triglycérides servent véritablement l'énergie musculaire. Ils forment, en termes quantitatifs, la réserve d'énergie la plus importante de l'organisme. Ils sont stockés à l'intérieur des cellules sous forme de gouttelettes.

La première partie de la transformation chimique d'un triglycéride est effectuée par une suite de réactions appelée lipolyse. Elle aboutit à la formation d'une molécule de glycérol et de trois molécules d'acides gras libres (AGL). Les acides gras devenus libres sont diffusés dans le sang et transportés à tous les sites du corps ; en particulier dans les fibres musculaires.

La part des lipides participant à l'énergie de la course varie en fonction de l'intensité et de la durée de l'effort.
Concernant l'intensité. Plus l'effort est réduit, plus la proportion des lipides entrant dans la dépense énergétique est grande. Elle est maximale pour des allures inférieures au seuil (zone verte). En dessous de l'allure de footing rapide, la fourniture énergétique peut provenir à 90% des lipides ; les 10% de glucides étant nécessaires pour assurer la partie terminale de l'oxydation des graisses.
Concernant la durée de l'effort. La dégradation des graisses intervient dès les premières minutes et ne cesse de croître avec la durée de l'exercice. En théorie, la réserve adipeuse (= de graisse) de l'organisme permet de courir presque indéfiniment à des allures modérées. Songez qu'au cours d'un marathon réalisé en 3-4h, la quantité de graisse utilisée par un homme de 70kg est de l'ordre de 300g alors que ses réserves sont supérieures à 10kg !

L’entraînement régulier permet de modifier le métabolisme des lipides.

 

  En pratique, un tel sportif est capable de courir très longtemps doucement et de manière régulière. En revanche, il ne peut plus ni courir vite, ni changer d'allure. Selon l'expression consacrée, il est devenu un vrai "diesel".

 

Le rôle des protéines :

   Si les protéines sont réservées avant tout à la construction et la restauration de l'organisme, les acides aminés qui les composent peuvent entrer pour près de 10% dans la couverture énergétique de l'exercice. Pour cela, ils doivent subir quelques modifications. Il existe 20 acides aminés différents. Sur ces 20, 3 seulement jouent un rôle au sein du muscle : la valine, la leucine et l'isoleucine.

Le tryptophane est un acide aminé utilisé par le cerveau comme matériau de départ de la synthèse de sérotonine qui est un neurotransmetteur du cerveau. Pendant l'effort prolongé, les acides aminés ramifiés sont partiellement utilisés par le muscle. Leur taux sanguin baisse, le tryptophane est soumis à une moindre concurrence, il entre plus facilement dans le cerveau. Davantage de sérotonine est fabriquée, la fatigue centrale devient de plus en plus prononcée. Cette adaptation à l'exercice expliquerait pourquoi nous sommes fatigués et avons sommeil après un effort modéré. La consommation de boissons riches en acides aminés devrait redonner de la vigueur aux athlètes dont la performance est diminuée par un excès de sérotonine cérébrale.

 

  Les mécanismes de la transformation d'énergie sont donc subtils et complexes. Nous pouvons alors nous interroger sur les transformations chimiques qui opèrent.

 

2. Une molécule unique : l’ATP et sa transformation

 

Il existe une molécule unique capable de fournir de l’énergie aux muscles, il s’agit de l’adénosine triphosphate (ATP). Elle va fournir l’énergie chimique aux cellules musculaires qui sera transformée en énergie mécanique, c'est à dire le mouvement. Les réserves d’ATP dans le corps sont faibles. À une intensité maximale, elles ne permettraient des efforts que de quelques secondes. Il faut donc reconstituer de l’ATP en permanence. En effet, si la force exercée par un muscle décroît après quelques secondes d'effort c'est - entre autres - que l'ATP apportant cette énergie n'est plus disponible en quantité suffisante. Si l'haltérophile par exemple veut tout de même continuer à soulever des poids, si le coureur veut encore continuer à courir ; leur organisme devra trouver des solutions pour assurer une reconstitution continue de l'ATP.

En réalité, l’ATP est le fournisseur d'énergie pour tous les tissus organiques et les cellules. Sans l'ATP la vie ne serait pas possible, car c'est la source d'énergie des muscles. Notre corps est composé de 10 000 milliards de molécules d'ATP.

Nous venons de voir que pour produire de l'énergie, notre corps et plus précisément nos muscles ont besoin d'un carburant, l'ATP. Cette molécule peut être produite par trois mécanismes, qui se mettent en place selon l'effort à effectuer.

 

- L'aérobie  (aérobie = avec oxygène)

  Lors d'un effort long avec un effort physique modéré, c'est le système d'aérobie qui est mis en place. Cette filière nécessite de l'oxygène, et au niveau alimentaire, des glucides et des lipides. La filière aérobie consiste en la destruction des glucides et des lipides, avec de l'oxygène : c'est ce qu'on appelle la glycolyse aérobie. Il y a production de gaz carbonique CO2 par la destruction des glucides. Ce gaz est éliminé par les poumons lors de l'expiration.

L'aérobie a un délai d'action d'environ 2 minutes, une durée d'action qui peut aller jusque plusieurs heures, et la récupération totale a lieu en 24 heures.

 

- L'anaérobie lactique (anaérobie = sans oxygène, lactique = avec production de lactates)

  Lors d'un effort intense et de durée moyenne, le système d'anaérobie lactique se met en œuvre. Il consiste en la destruction de glucides utilisation d'oxygène. C'est ce que l'on appelle la glycolyse anaérobie. Les glucides détruits sont transformés en lactates (qui sont des acides lactiques), et ceux-ci  sont éliminés dans le foie. C'est l'accumulation de lactates qui engendre la fatigue musculaire.

L'anaérobie lactique a un délai d'action d'environ 30 secondes, une durée d'action de 2 minutes au maximum et les acides lactiques (ou lactates) sont éliminés en 1 heure.

 

 

 

- L'anaérobie alactique (anaérobie = sans oxygène, alactique = sans production de lactates)

 Lors d'un effort court et "explosif", le système d'anaérobie alactique est impliqué. Cette voix a lieu grâce à la cassure de la phosphocrétine, qui s'effectue sans oxygène et sans production d'acides lactiques. Après la destruction de la phosphocréatine, restent les créatines, qui peuvent être éliminées par les urines ou réutilisées par l'organisme. Lors d'un effort bref et extrêmement intense comme dans le cas du 100 mètres, c'est ce métabolisme qui est mis en place.

L'anaérobie alactique a une action immédiate, elle correspond à une durée d'effort de 30 secondes au maximum et la récupération se fait en 2 minutes.

 

   Nous pouvons observer que sur le document ci-après, la proportion entre les glucides et les lipides en fonction de la durée de l’effort. De 0 à 40 minutes, les glucides sont en plus grand nombre que les lipides (65% pour les glucides et 35% pour les lipides). Dans la deuxième partie de l’effort (de 40 à 140 minutes), nous pouvons observer que les lipides sont plus importants (55% contre 45% pour les glucides.).

On peut comparer la disponibilité de ces filières à des ouvertures de robinet. Le corps humain est fait pour pouvoir utiliser l'ATP de plusieurs façons selon le besoin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Graphique ou courbe de l’évolution

 

 

   En résumé, l’anaérobie alactique est une énergie présente dans les fibres musculaire au repos, qui sont très puissantes à court terme, entre 1 et 15 secondes. L’anaérobie lactique doit à présent assurer la puissance. Cette libération d’énergie est du à la dégradation du glucose (99% du sucre) présent dans le sang. Il assure la puissance de 20 à 45 secondes. L'aérobie permet d’obtenir une puissance à longue durée, c’est l’énergie parfaite pour les courses d’endurance. L’aérobie réagit à l’oxygène, et nécessite des glucides et des lipides.

 

Après avoir développé les sources d’énergie dans l’étude de la performance nous présentons les effets du sport sur un muscle : le cœur.

 

3. Le muscle du cœur

 

Le corps est composé de beaucoup de muscles, qui prennent du volume lors des fréquents efforts physiques comme les sportifs de haut niveau. Le muscle du cœur nous interpelle car c’est un organe essentiel au fonctionnement du corps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le muscle cardiaque ou myocarde :

 Le myocarde (du grec « myo » qui signifie « muscle » et « carde » qui signifie « cœur »), est le muscle du cœur. C'est un muscle épais et creux se contractant de manière rythmique.

 

Ce muscle est responsable de la circulation sanguine.

 

   En effet, le cœur est une pompe qui a pour but d'envoyer et de récupérer le sang à travers tout l'organisme. Il se divise en 2 parties distinctes: la partie droite qui traite le sang riche en CO2 et la partie gauche qui s’occupe du sang riche en dioxygène. La partie droite et gauche fonctionne exactement de la même manière : le sang arrive par l'oreillette, puis il passe dans le ventricule (diastole). Puis le ventricule se contracte (systole) pour expulser le sang à l'extérieur du cœur via l'aorte et les artères. La quantité de sang expulsé s'appelle le VES = Volume d’Éjection Systolique.

Il y a également le VTD = Volume Télé Diastolique (volume de sang dans le ventricule gauche en fin de diastole, c'est-à-dire juste avant éjection) ; le VTS = Volume Télé Systolique (volume de sang dans le ventricule gauche en fin de systole, c'est-à-dire juste après éjection du sang et avant le remplissage suivant).

Le VES peut être calculé comme cela : VES = VTD – VTS

 

   Comme les muscles lisses, les contractions du myocarde sont incontrôlées par l'individu. Lors d’un effort physique,  le muscle cardiaque s'excite lui-même afin de distribuer suffisamment de sang riche en oxygène aux organes. Le myocarde est donc d’avantage sollicité lors d’un effort physique. Lors de performances sportives, les muscles ont encore plus besoin de nutriments pour fonctionner plus rapidement, plus intensément. La pulsation cardiaque permet d’augmenter l’apport en nutriment et en dioxygène aux muscles. Un cœur normal pèse 300 grammes pour un volume de 600 à 800 millilitres alors qu'un cœur de sportif pèse 500 grammes et 1 000 millilitres. Le débit cardiaque au repos est compris entre 4 et 6 litres/minute. Il peut être multiplié par 6 et même plus à l’effort.

 

    Avec l’entraînement, le cœur va augmenter au fur et à mesure son volume. Il est évident que la fréquence cardiaque et le volume d’éjection systolique contribuent tous les deux à augmenter le taux de dioxygène qui est amené au muscle. 

Voici les caractéristiques de ce que l'on appel un cœur d'athlète

  • La bradycardie (pouls au repos plus lent que la normale, habituellement 40 à 60 battements par minute).

  • La cardiomégalie (un cœur plus gros).

  • L'hypertrophie cardiaque (épaississement de la paroi musculaire du cœur, habituellement au niveau du ventricule gauche).

 

   Après avoir développé le facteur physiologique qui intervient dans les performances sportives, nous allons voir qu’il existe une quête permanente de ces performances.

 

 

C  Une recherche permanente de la performance

 

  1. Une courbe ascendante 

 

    Depuis les premiers jeux Olympiques modernes de 1896, pas moins de 3 263 records mondiaux ont marqué la progression sportive. Alors qu'à Pékin, en 2008, 42 nouveaux records avaient été établis, en 2012 à Londres, seuls 20 l'ont été, dont celui du 4 x 100 mètres avec Usain Bolt.

 L’évolution des performances  révèle une croissance par paliers. Les deux guerres mondiales ont ralenti la courbe et ensuite on observe une accélération par l’introduction de nouvelles techniques.

 

Courbe de l’évolution du record du monde du 100m masculin

 

 

   Depuis les années 1970, les performances de certaines disciplines sportives ont progressées grâce à l’amélioration du matériel sportif et  grâce à l’évolution des méthodes scientifiques d’entraînement en général. Il y a une réelle prise de conscience des facteurs intervenants dans la réalisation des performances en particulier l’entrainement des sportifs (optimisation de leur condition physique et leur état de santé).

 

   En effet, depuis le début du XXème siècle, les modèles de la performance ou réussite sportive non cessés d’évoluer. Longtemps on croyait que l’athlète était seul responsable de sa propre performance. Les chercheurs ont accentué les efforts sur les conditions favorables, et le phénomène du professionnalisme a commencé à se généraliser dans toutes les disciplines sportives. La situation socioéconomique et politique des pays a joué un rôle également important.

 

   Aujourd’hui chaque entraineur maîtrise les connaissances scientifiques poussées de mêmes que les effets physiologiques du sport.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2. La passion de l’exploit

 

   Les sportifs de haut niveau ne sont plus les seuls à chercher des records. Le besoin de se dépenser, de se dépasser n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Lors du premier Marathon de Paris en 1896, 130 coureurs participaient. Ils étaient plus de 40000 participants en 2015 !

Le goût de la compétition et de l’exploit motive, mais pourquoi ?

« Pour le plaisir égoïste de savoir que tout dépend de moi. Je souffre au point d’avoir des hallucinations, cours parfois trente heures de suite, mais l’envie de gagner est plus forte. C’est ma façon de me sentir vivante. » Annick Saives, 44 ans, victorieuse chez les femmes de l’Ardennes Méga Trail, c'est à dire 93 kilomètres bouclés en quinze heures et vingt neuf minutes, dans la boue parfois, la nuit. Elle court depuis qu’elle a l’âge de 12 ans et s’entraîne dix heures par semaine.

 

    Devenir un héros, magnifier le corps, refuser de vieillir ? Parfois c’est un besoin d’exutoire dans un monde de travail sous pression de rentabilité. 42% des français pratiquent le sport pour déstresser.  Selon le sociologue David Le Breton, « Dans un monde où l’on manque de repères, nous cherchons du sens en agrippant notre corps, parfois à lui faire mal. Nous titillons l’extrême pour conquérir le sentiment de ferveur qui nous échappe et réenchanter le quotidien »

Des jeunes tutoient le vide, le ciel, comme un défi aux lois terrestres. Une forme de surenchères du danger. Frissons garantis, mais morts fréquentes. En témoigne, par exemple, le vol en wingsuit.

Dans cet exemple de sport extrême, le défi correspond au rêve le plus fou de l’humain qui est de voler. Ici les performances techniques des toiles augmentent la portance du parachutiste qui vol littéralement. Un vol en wingsuit se termine par l'ouverture d'un parachute. Autre exemple de sport extrême, le base jump. Il implique la combinaison de plusieurs disciplines (parachutisme, parapente, alpinisme, voltige). S’il est réalisé avec le wingsuit c’est alors une pratique est très dangereuse. Il y a dans le monde entre 8 000 et 10 000 pratiquants réguliers, et environ 200 en France. Malheureusement une douzaine de base jumpers se tuent chaque année.

 

    Le dépassement de soi, une nouvelle idéologie, presque une injonction. « Ne jamais renoncer ».

Parfois les scientifiques parlent de la « bigorexie », l’addiction à l’activité physique.  Des témoignages expriment également ce fait : « Ma dépendance me fait peur » reconnaît la trialeuse Annick Saives. Dépasser ses limites est une drogue. Mais il y a aussi des phénomènes de modes, une forme de consommation du sport-aventure. Ces personnes souhaitent des sensations immédiates, plongent un jour, grimpe un autre jour etc. L’ultra-trail en est un exemple. C’est une course en pleine nature et en altitude dépassant les 80 kilomètres. « En plongée je cherche à descendre toujours plus profond et en trail, je veux monter toujours plus haut avec un parcours toujours plus long » raconte Pascal, 37 ans, ingénieur chez Véolia. Il aime ces moments intenses qui effacent ses journées de travail.

Certains puisent leur motivation dans la poésie et non dans l’attrait du danger, comme l’exprime le surfeur Peyo Lizarazu. Conscient que l’hyper performance peut conduire à la destruction du corps et au dopage qui est encore plus important dans le sport amateur, certains prônent le retour au sport plus doux, plus ludique et épanouissant.

 

 

   Toujours plus de performances… Existe t-il des limites aux exploits ? Quelles sont les pratiques pour atteindre les performances sportives ? Nous allons dans la deuxième partie étudier les pratiques des athlètes de haut niveau.

 

 

 

 

 

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